Corona VirusPhysique élémentaire

Comment Elon Musk pourrait détruire la Terre?

Révision:

Yvan Dutil (Astrophysicien, auteur)
Alain Lépine (B.A.Sc sciences atmosphériques)

Cet article va abaisser encore plus votre estime envers lui, à moins que vous pensiez que les changements climatiques ne sont qu’un complot mondial pour charger des taxes carbone faisant vivre on ne sait quel État profond.

C’est en regardant cet article décrivant la possibilité de limiter le forçage radiatif des traînées blanches des avions contribuant au réchauffement climatique, que le parallèle s’est imposé. 

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Mais qu’est-ce que le forçage radiatif?

L’énergie radiative affectant le climat de la Terre provient du Soleil. Le sol de la planète et son atmosphère absorbent et réfléchissent une partie de cette énergie, alors qu’une autre partie est réémise vers l’espace. L’équilibre entre l’énergie absorbée et l’énergie radiative émise détermine la température moyenne. À température constante, la Terre émet autant d’énergie qu’elle en reçoit, et un peu plus ou un peu moins lorsque la température change.

Ainsi, certains gaz, vapeurs d’eau ou particules, vont retenir cette chaleur dans l’atmosphère.

C’est ainsi qu’on apprend que pour diminuer les traînées des avions, on pourrait changer leur altitude en évitant, selon les conditions atmosphériques du moment, afin d’éviter qu’elles ne se créent évitant ainsi le piège radiatif.

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Quel rapport à Elon Musk et aux autres super constellations?

C’est là où le bât blesse. Car pour avoir une constellation de satellites tel qu’ils veulent la faire, c’est 42,000 satellites qui devront être mis en orbite (77,000 en incluant la concurrence). En tout, environ 1 000 000 de satellites sont annoncés pour entretenir les constellations. Et les satellites en orbite basse, ayant une durée de vie d’environ 5 à 6 ans dû au frottement de l’atmosphère terrestre qui va les ralentir et causer leur chute et finalement les retourner sur terre, il faudra constamment faire des vols pour les remplacer. Lorsqu’ils vont se consumer, les traînées de suie, composées de métaux, vont elles aussi rester longtemps dans la haute atmosphère avec un impact non négligeable sur le climat, sur la couche d’ozone, sur la pollution globale.



Présentement les vols sont exécutés par les Falcon 9 de SpaceX, dont le carburant-comburant, mélange d’oxygène liquide et de RP-1 (une variante du kérosène comme les avions). Ce carburant est l’un des plus nocifs en termes de forçage radiatif. C’est l’addition du CO2 et de la vapeur d’eau en haute altitude (qui restera bien plus longtemps) qui crée ce piège.

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Futures StarShip & Super Heavy Booster

Les fusées Starship & Super Heavy Booster seront les plus grosses fusées (plus grosse que les Saturn V du programme Apollo) et réutilisables entièrement. SpaceX prévoit environ 10 vols par jour de ces mastodontes de l’espace, rien de moins! 

Leur carburant, du méthane liquide et en oxygène liquide, produisant une combinaison appelée methalox. En partant, sans même avoir décollé, le remplissage de celles-ci nécessite ce qu’on appelle un dégazage. Les fameuses vapeurs blanches que l’on voit sortir des fusées sur leurs rampes de lancement. 

Or, ce dégazage est absolument nécessaire pour remplir les ergols et éviter les surpressions. Une partie du méthane s’envole ainsi en fumée. Le gros problème, c’est que le méthane est 86 à 90 fois plus fort que le CO2 comme effet sur le réchauffement climatique sur 25 ans.

Une fois en vol, la fusée brûlera environ 1000 tonnes de méthane et produira alors 2750 tonnes de CO2, dont une bonne partie ira dans la haute atmosphère. Donc à 10 vols de ces fusées par jour, on obtient 27 500 tonnes, cela représente presque la moitié des 67 000 tonnes de CO₂ par jour de tout le transport aéronautique mondial!!

Ces fusées seront une réelle catastrophe sur le réchauffement climatique mondial.

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Musk et le fantasme biaisé d’envoyer des hommes sur Mars.

Le leitmotiv d’Elon Musk est d’envoyer des hommes coloniser Mars. Sauf que pour se faire, il veut se financer avec une constellation de satellites, qui elle, va augmenter grandement le réchauffement climatique!

Donc, pour envoyer des hommes sur Mars, on va devoir détruire la terre. C’est un paradoxe tellement ridicule que c’est à peine croyable.

Mais ce n’est pas tout. Les astronautes, entre la terre et la lune, sont protégés par la magnétosphère de la terre, en la quittant, les radiations solaires et cosmiques, n’auront plus que quelques mm d’acier (ou hublot) à traverser pour endommager l’ADN des occupant du vaisseau, avec un ADN endommagé, c’est pas une situation d’avenir…

Donc il faudrait un blindage absolument impénétrable qui serait trop lourd et qui nécessiterait tellement d’ergols pour faire la poussée et le freinage rendu à destination, que cela nécessiterait des centaines de vols pour assembler le tout en orbite et accumuler du carburant pour le départ, à moins qu’on ait suffisamment d’eau sur la lune pour en fabriquer. Ce qui est loin d’être une garantie.

Mais rendu sur Mars, est-ce que la planète protège les personnes à sa surface comme sur la terre? Ho que NON! Mars ne possède pas de champ magnétique global, son coeur de fer s’est refroidi depuis longtemps, il ne fait plus comme une dynamo pour créer un champ magnétique comme sur notre bonne vieille terre. Donc la seule option viable est de vivre sous le sol de Mars et de transporter environ 10 tonnes de matériel par personne, il faudra y vivre un an le temps que la fenêtre du retour soit à nouveau disponible! 

Donc en résumé, on va détruire la terre, pour envoyer des hommes sur Mars qui vont … creuser un trou pour s’y enterrer.  Disons que comme plan désastreux, on a vu mieux! 

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Risque de collisions et réaction en chaîne sur l’orbite basse.

Le risque de collision entre les satellites, y compris ceux de la constellation Starlink de SpaceX, est une préoccupation croissante. En fait, les satellites Starlink ont dû effectuer plus de 50 000 manœuvres d’évitement de collision au cours des six derniers mois. Cela représente environ 275 manœuvres par jour pour éviter d’autres satellites et des débris spatiaux.

Le scénario de la réaction en chaîne catastrophique de Kessler (ou syndrome de Kessler) est une situation où une collision initiale entre satellites ou débris crée davantage de débris, augmentant ainsi le risque de collisions ultérieures. Si cela se produisait, cela pourrait rendre certaines régions de l’orbite terrestre basse (OTB) pratiquement inexploitables pendant des décennies, voire des siècles.

En résumé, bien que SpaceX et d’autres opérateurs de satellites prennent des mesures pour minimiser ce risque, la situation reste préoccupante et nécessite une vigilance continue et des efforts internationaux pour assurer la durabilité de l’espace.

Une réaction en chaîne catastrophique de Kessler sur l’orbite basse pourrait potentiellement durer des décennies. Une fois que le seuil critique de densité de débris est atteint, les collisions et la création de nouveaux débris pourraient se poursuivre de manière exponentielle, rendant certaines régions de l’orbite terrestre basse pratiquement impraticables pour les satellites et les missions spatiales pendant une longue période.

C’est un scénario alarmant, mais des efforts internationaux sont en cours pour gérer et réduire la pollution spatiale afin d’éviter une telle catastrophe.

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Destruction de la couche d’ozone

Lorsque les satellites se désintègrent en entrant dans l’atmosphère terrestre, ils libèrent des particules, notamment de l’oxyde d’aluminium. Ces particules peuvent réagir avec le chlore présent dans l’atmosphère, ce qui entraîne des réactions chimiques destructrices pour la couche d’ozone. Ces réactions peuvent potentiellement appauvrir la couche d’ozone, qui protège la Terre des rayons ultraviolets (UV) les plus dangereux.

En moyenne, environ 40 % des satellites en fin de vie qui retombent sur Terre chaque année appartiennent à la constellation Starlink de SpaceX. Cela représente environ 200 à 300 satellites Starlink retombant chaque année.

À terme, Starlink, qui vise à atteindre plus de 40 000 satellites, ce sera infiniment plus, des milliers de satellites qui ont une durée de vie entre 5 et 6 ans, ils seront freiné pas les molécules d’air en orbite basse et finiront par perdre leur vitesse de satellisation (7.9 km/s) et retomberont inexorablement.

https://www.cbc.ca/news/science/satellites-polluting-atmosphere-1.7239899

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Le spirale infernal et exponentiel

La terre atteint, au moment d’écrire ces lignes nous sommes déjà à une moyenne annuelle à +1.5 degrés degrés au dessus de la température dite « normale », chaque ajout de degrés nous rapproche de plus en plus vers une catastrophe.

Car chaque fois que la température monte, plus de pergélisol va dégeler et plus de méthane sera libéré et plus celui gelé au fond des mers, va se gazéifier et remonter à la surface.

Hors le méthane a un effet de serre de 80 à 90 fois celui du CO2. Le réchauffement vient aussi avec ses températures extrêmes qui elle vont favoriser les feux de forêts, qui eux, à leur tour, vont libérer des giga tonnes de CO2 dans l’atmosphère.

Une spirale infernale dont il n’y aura plus de retour en arrière selon la majorité des scientifiques et climatologues.

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Vidéos

Liens de référence

Traînées avions

https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2119647/climat-vols-reduction-trainees-condensation?

L’autre problème important est le risque que cela représente pour la couche d’ozone.

https://www.cbc.ca/news/science/spacex-starship-success-1.6823172

https://www.space.com/spacex-starship-starbase-water-pollution-response

https://www.nbcnews.com/science/environment/spacex-polluted-waters-texas-regulators-rcna166283

https://pirg.org/edfund/articles/new-report-highlights-spacexs-skyrocketing-pollution-problem

https://decarbo.org/contributions.html
https://pour-un-reveil-ecologique.org/fr/articles/rapport-secteur-spatial/

https://youtu.be/T84SVowWah0?si=QyJwNzQBSvySW3Mq

Débris spatiaux

https://www.washingtonpost.com/opinions/interactive/2024/space-trash-debris-spacex

Musk sur le climat…

https://www.theverge.com/2017/6/1/15726292/elon-musk-trump-advisory-council-paris-climate-decision

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