Comprendre les vaccins ARNmCorona VirusVaccin ARNm

Comprendre les Vaccins ARNm pour la covid-19!

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Lien de la vidéo version courte (pour ceux qui qui connaissent l’ADN et l’ARNm) :

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Auteurs


  • Francis Beaulieu (analyste, recherchiste, vulgarisateur)
  • Marc Veillette (microbiologiste, chargé de projet,  IUCPQ-Université Laval)
  • Nathalie Lafranchise, PhD (professeure, département de communication sociale et  publique, UQAM, vulgarisatrice et réviseure)
  • Manon Gagnon (virologue)
  • Anne Létourneau (biochimiste avec de l’expérience en stratégies de fabrication vaccins pandémiques, en particulier contre l’influenza)
  • Sylvie Ouellette (biochimiste)
  • Tarek (coordinateur de groupe)
  • Tatiana Scorza PhD (professeur au département des sciences biologiques à l’UQAM et chercheuse au Centre de recherche sur les interactions hôte-parasite)
  • Marie-Ève Lebel, PhD (associée de recherche dans le laboratoire de la Dre Heather Melichar à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont)
  • Guillaume Brachet PhD (Expert et formateur biomédicaments | pharmacien-chercheur freelance)
  • Benoit Barbeau, Dr (professeur au Département des sciences biologiques de l’UQAM)

Remerciements spécial pour ces personnes (hors de l’équipe) ayant révisé l’article:

  • Javier M Di Noia, PhD (professeur chercheur titulaire, Département de médecine. UQAM)
  • Jean-Sébastien Delisle, Dr (hématologue-chercheur responsable de l’Unité de recherche immunologie du cancer)
  • Éric A. Cohen, PhD, FCAHS, FRSC (vice-doyen, professeur au Département microbiologie, infectiologie et immunologie, UQAM)
  • Etienne Gagnon, PhD (professeur agrégé sous octroi, Département de microbiologie, infectiologie et immunologie. chercheur principal, unité d’immunologie fondamentale et du cancer. Institut de recherche en immunologie et cancérologie. Université de Montréal)

Introduction

2020 a été, sans contredit, l’année d’une prise de conscience, celle que notre monde n’est pas à l’abri d’une pandémie mondiale. Voilà qu’un virus se répand comme une trainée de poudre. Il est apparu en Chine en 2019 pour, par la suite, conquérir le monde entier. On l’appelle : COVID-19, de la famille des coronavirus, car leur apparence ressemble à une couronne. Son nom scientifique : SARS-CoV-2, 2 car il a été précédé de son grand frère SARS-CoV apparue de 2002-2004 (SARS, pour Syndrome respiratoire aigu sévère) et par une autre peu connu, le MERS-Cov (Syndrome respiratoire du Moyen-Orient, à partir de 2012). Les coronavirus sont des virus ARN1.

 1 https://fr.wikipedia.org/wiki/SARS-CoV

Afin d’expliquer ce qu’est un virus ARN et plus précisément : qu’est-ce que l’ARN en premier lieu, voici l’explication imagée proposée par le Dr Guillaume Brachet.

«Qu’est-ce que l’ARNm  ?

Imaginons la cellule comme une usine. Cette usine possède des éléments de structure : murs, cloisons, des éléments de fonction : fenêtres, cuisine, salle de bain, des éléments de communication : téléphone, Internet et des éléments énergétiques : pompe à chaleur, clim, chaudière. Cette maison doit se fabriquer et s’entretenir toute seule : c’est elle qui construit sa cuisine, sa salle de bains, qui répare ses murs etc. Elle possède donc toute l’information nécessaire dans un gros classeur très précieux : son code génétique. Ce code est composé d’acide désoxyribonucléique, mieux connu sous le nom d’ADN, enfermé dans un coffre-fort : le noyau. Pour entrer dans le code génétique, il faut trois conditions : 1) posséder la clé du coffre-fort (séquence de localisation nucléaire), 2) être capable d’ouvrir le classeur (intégrase), et 3) être soi-même un document original (être un ADN).

L’information du classeur étant unique et précieuse, les ouvriers de la maison chargés de construire les différents éléments travaillent à partir d’une photocopie : l’ARN, Acide RiboNucléique. Ce matériau est moins stable et moins précieux, mais il permet de passer au fluo, annoter, modifier pour adapter une construction. Cette feuille volante ne peut pas retourner dans le classeur, car elle ne remplit aucune des trois conditions pour s’y incorporer. Elle est utilisée par un ouvrier, le ribosome, pour fabriquer un élément de la maison, puis s’abîme rapidement car les photocopies sont plus fragiles que l’information rangée dans un coffre-fort.

Cette information est traduite pour en faire des éléments de la maison. Les phrases qui y sont inscrites sont des suites de mots de trois lettres : TOP/ton/mec/sue/sur/son/lit/CUT. Il n’y a pas d’espace entre les mots, la phrase s’écrit donc TOPtonmecsuesurtonlitCUT. L’ouvrier sait qu’il doit lire trois lettres par trois à partir du TOP et s’arrêter au CUT. Il traduit donc : Ton mec sue sur son lit. À chaque mot, il associe un élément, comme une brique de construction. Il a autour de lui une brique avec une étiquette « ton », une autre étiquetée « mec », etc. Il associe donc les briques correspondant aux mots de la phrase, qu’il cimente ensemble dans le bon ordre.

Mais l’ouvrier n’a pas de moyen pour différencier les photocopies selon leurs origines (venant de la cellule ou d’un virus). Et c’est la faille exploitée par les virus car ces derniers sont des squatters de maison. En donnant des photocopies d’éléments de leur voiture à construire aux ouvriers, ils les exploitent pour pouvoir se déplacer de maison en maison. Et quand la maison est pleine de voitures et qu’il n’y a plus de place, la maison finit par éclater, libérant des voitures dans tout le quartier. »

Dr. Guillaume Brachet

ARNm? Mais qu’est-ce que c’est? 

L’ARNm (appelé « ARN messager ») est une transcription de l’information contenue dans notre ADN (ou mieux, comme image, une photocopie d’une recette en particulier) qui a une durée de vie (de quelques minutes à quelques heures), d’une partie de notre ADN (un gène) servant à produire des protéines. À la différence de nos cellules, qui contiennent de l’ADN pour générer ensuite de l’ARN, certains virus comme celui de la COVID-19, ne possèdent pas d’ADN. Ils sont plutôt constitués d’ARN et utilisent les outils présents dans nos cellules afin de se multiplier et produire leurs propres protéines virales pour continuer leur transmission aux humains.

Quel est le lien entre l’ADN et l’ARNm ?

Imaginons que notre ADN est semblable à un livre de cuisine contenant toutes les recettes permettant de fabriquer les protéines de notre  corps. Ces recettes expliquent alors comment construire, assembler et réguler nos cellules, organes et autres fonctions biologiques. Cependant, ce livre de cuisine doit demeurer inchangeable et dans un état impeccable. Pour ce faire, les cellules gardent leur ADN dans un endroit appelé le noyau. C’est pourquoi, chaque fois qu’une recette est effectuée dans la cellule, elle est faite à partir d’une transcription spécifique de cette dernière sous forme de message, qui lui, peut sortir du noyau. On appelle cette transcription : l’ARN messager (ARNm). Une fois à l’extérieur du noyau, l’ARNm sera utilisé pour accomplir sa mission, soit produire des protéines. De petites usines sont par la suite requises pour lire les messages des ARNm et fabriquer les protéines : celles-ci sont appelées ribosomes. Les ribosomes se saisiront donc des ARNm pour traduire l’information qui y est inscrite afin de produire les composantes nécessaires du corps humain. Une fois la recette terminée, l’ARNm est rapidement détruit par des enzymes qui s’appellent des RNases (protéines cellulaires spécialisées, destructrices des ARNm).

 

De quoi les vaccins ARNm sont-ils constitués et comment fonctionnent-ils?

Le vaccin contre la COVID-19 développé par Pfizer et BioNTech ou celui de Moderna, utilisent un ARNm contenant l’information nécessaire pour produire une protéine spécifique du virus. L’ARNm du vaccin ne contient qu’une toute petite partie du virus. C’est pourquoi il ne peut mener qu’à la production d’une protéine spécifique du virus et non pas à un virus en entier. Cette protéine est normalement présente à la surface du virus, dans des structures appelées spicules (spike en anglais). C’est une cible de choix étant donné que ces protéines sont celles dont le virus se sert comme clés pour ouvrir la porte de nos cellules et nous infecter.

Lorsque le vaccin est formulé, l’ARNm est enveloppé de composés lipidiques (gras), qui servent à le protéger, afin de s’assurer que ce dernier se rende, sans entrave, aux cellules. Sans la présence de ces lipides, l’ARNm serait dégradé par des RNAses (protéines) en circulation dans le sang. En effet, ces protéines destructrices d’ARN ne feraient qu’une bouchée des ARNm en les dégradant extrêmement rapidement si ce n’était de la protection de ces lipides. Les lipides ont aussi pour fonction de se fondre avec la membrane des cellules, également appelée membrane cellulaire. C’est donc grâce aux lipides qui enrobent l’ARNm que ce dernier peut pénétrer efficacement dans la cellule. Ainsi, les ribosomes (usines de transformation) se mettent tout de suite au travail et utilisent cet ARNm afin de produire la protéine de surface du virus (et non pas le virus au complet).

La présence de ces protéines S (Spicules) est alors détectée très rapidement par notre système immunitaire, car ce sont des protéines d’un virus et elles sont donc étrangères à notre organisme. Notre système immunitaire produira alors des anticorps pouvant se coller à la protéine S (celles du vrai virus) afin d’empêcher l’infection de la même manière qu’une gomme à mâcher collée au panneton d’une clé empêche l’ouverture d’une serrure de porte.  En plus de bloquer l’infection, les virus ayant des anticorps liés à leurs protéines S sont reconnus par des cellules mangeuses professionnelles (les phagocytes), qui les englobent et les détruisent efficacement. 

Du moment que quelques copies de la protéine ont été synthétisées, l’ARNm a terminé son travail. Ne servant plus à rien, il sera détruit rapidement par le corps tout au plus en quelques jours.


L’opsonisation est un processus au cours duquel des opsonines (anticorps ou molécules du complément) se lient d’un côté à la particule étrangère et de l’autre à un récepteur membranaire présent sur un phagocyte, ce qui favorise la phagocytose.


Donc, une fois les virus marqués par les anticorps, des cellules mangeuses qu’on appelle phagocytes, vont repérer ceux-ci, les manger et les éliminer. En terme scientifique, cela s’appelle la phagocytose.



1) Les anticorps (A) et les agents pathogènes (B) errent librement dans le sang. 2) Les anticorps se lient aux agents pathogènes, et peuvent le faire dans différentes formations telles que: opsonisation (2a), neutralisation (2b) et agglutination (2c). 3) Un phagocyte (C) s’approche de l’agent pathogène et la région Fc (D) de l’anticorps se lie à l’un des récepteurs Fc (E) du phagocyte. 4) La phagocytose survient lorsque l’agent pathogène est ingéré.

Est-ce que le vaccin ARNm peut modifier notre génome?

Beaucoup de désinformations suggèrent que l’ARNm contenu dans des vaccins peut modifier notre génome : c’est FAUX! Pourquoi ? 

1) Parce que le transport de l’ARNm est à sens unique. Il peut donc sortir du noyau, mais pas y entrer. Ainsi, l’ARNm contenu dans le vaccin n’est jamais en contact avec notre ADN qui, lui,  est protégé à l’intérieur du noyau des cellules. 

2) Parce que la durée de vie des ARNm dans la cellule varie entre quelques minutes à quelques heures. En circulation dans le sang, ceux-ci sont dégradés en quelques secondes. Même lorsque protégés par les lipides, la durée de vie des ARNm pourrait s’étendre jusqu’à un maximum de quelques jours seulement.

3) Parce que les cellules humaines ne possèdent pas les enzymes permettant de transformer l’ARNm en ADN. Les seuls organismes qui possèdent cet atout sont les rétrovirus, ce qui n’est pas le cas des coronavirus et encore moins des vaccins.

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Essais cliniques

Il faut savoir que les vaccins ont dû passer plusieurs phases d’essais cliniques pour en valider leur innocuité et déterminer la quantité nécessaire pour créer une réponse immunitaire adéquate. Seulement pendant la phase 3 du vaccin Pfizer-BioNTech, environ 40 000 volontaires ont été recrutés, dont la moitié ont reçu le vaccin et l’autre moitié, le placebo.  Lorsque comparé au placebo, le vaccin de Pfizer a démontré une efficacité allant de 90 % à 96 % (selon les groupes d’âge) contre les cas sévères de la COVID-19, ce qui est excellent pour un vaccin.  Les données cliniques du vaccin de Moderna (aussi un vaccin ARNm) a également produit des données cliniques semblables sur environ 20 000 patients additionnels.  La différence entre le vaccin de Pfizer-BioNTech et celui de Moderna est le type de lipide qui a été sélectionné par le fabricant pour protéger l’ARNm. Des effets secondaires ont été rapportés durant les études cliniques à la fois pour le vaccin et pour le placebo, mais la comparaison permet de dire que le vaccin cause légèrement plus d’effets secondaires passagers. Parmi ceux qui ont été le plus souvent rapportés sont inclus des rougeurs et de la douleur au site d’injection, fatigue, maux de tête et parfois de la fièvre.  Ces effets ont été plus souvent rapportés lors de la deuxième dose pour le vaccin de Pfizer-BioNTech, et surtout par des personnes plus jeunes.  Il n’y a pas encore assez de données cliniques pour les moins de 18 ans ni pour les femmes enceintes, ce qui ne permet pas encore de vacciner ces personnes.  Pour tout médicament et vaccin, les études sur ces groupes spécifiques ne débutent qu’une fois que les données des adultes sont examinées et approuvées.  Toutes les données des études cliniques sont revues par deux organismes indépendants avant que l’approbation soit accordée par Santé Canada. Les résultats des différentes phases ont été rendus publics et publiés sous forme d’articles scientifiques et sont également révisés par des pairs experts indépendants. 

Une fois les trois phases d’essais cliniques complétées, et une fois le vaccin autorisé, une quatrième phase s’ajoute : il s’agit de la campagne de vaccination réelle, et le suivi qu’on appelle aussi la pharmacovigilance. Durant cette quatrième phase, on a constaté que les personnes très allergiques ont parfois des réactions (pour le vaccin Pfizer-BioNTech). C’est pourquoi il a alors été recommandé de ne pas vacciner ces personnes à cette première étape de la campagne de vaccination. Ces recommandations font partie d’un processus normal. C’est d’ailleurs pour s’assurer d’intervenir rapidement en cas de réaction allergique que les gens vaccinés doivent attendre durant 15 minutes au centre de vaccination après leur injection.  Plusieurs des volontaires recrutés avaient déjà des anticorps dans leur sang avant de débuter l’étude clinique. Ils avaient été infectés et étaient considérés comme ayant guéri de la maladie.  Même si l’étude a démontré que ceux-ci pouvaient être vaccinés sans effets secondaires additionnels, ils ne sont pas considérés dans les groupes prioritaires puisqu’ils ont déjà développé une immunité temporaire. Cependant, celle-ci serait moindre et différente d’une infection à l’influenza, car l’infection à la COVID-19 étant plus inflammatoire, cette dernière serait moins bien mémorisée dans le système immunitaire que celle de l’influenza; elle semblerait chuter rapidement après quelques mois. Donc, à moyen terme, les personnes infectées au tout début de l’épidémie, devraient penser à se faire vacciner à nouveau.*2

Dans cette phase de pharmacovigilance (phase 4), certaines analyses cliniques plus poussées seront réalisées pour, entre autres, vérifier la réponse des personnes immunodéprimées ou celles ayant eu, par exemple, une première infection sans symptômes sévères (ou asymptomatiques) qui ne seraient pas immunisées suffisamment sur une période de temps plus longue et ainsi être affectées si elles sont réinfectées par le virus.    

D’autres vaccins sont en cours d’essais cliniques comme celui de la compagnie Astra-Zeneca qui lui, utilise un adénovirus (de chimpanzé, incapable d’infecter un humain) qui sert de cheval de Troie afin de commander la création de spicules par nos propres cellules. Il comporte deux avantages : 1) il est très peu coûteux et 2) il n’a pas à être refroidi à -70ºC (-20ºC pour celui de moderna), comme les vaccins ARNm de synthèse. Par contre son grand désavantage est que si l’humain a déjà été en présence de ce virus en particulier, celui-ci sera détruit avant même d’avoir eu le temps d’accomplir sa tâche qui est de créer des spicules de la COVID-19. C’est pour cette raison que la première dose du vaccin n’est en fait qu’une demi-dose, car on s’est rendu compte que le corps réagissait moins rapidement, et laissait le vaccin mieux faire sa tâche. Enfin, d’autres vaccins, comme ceux de Medicago, utilisent des plans de tabac transgéniques pour y créer des spicules de la COVID-19 à même ces plantes. On récupère donc les spicules par un procédé de purification une fois les plantes à maturité pour les utiliser dans le vaccin. Au moment d’écrire ces lignes, ce vaccin est en phase 3 des essais cliniques.

*2 https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1744544/covid-19-immunite-malades-asymptomatiques
https://www.journaldemontreal.com/2020/12/18/covid-19-limmunite-au-virus-peut-elle-durer-sur-le-long-terme

Quelle est la durée de la protection octroyée par les vaccins?

L’étude clinique (phase 3) d’injection du vaccin Pfizer-BioNTech a débuté en avril 2020. L’immunité sur les patients vaccinés a été acquise autour du mois de juin 2020.  Aujourd’hui (janvier 2021), les patients immunisés sont toujours considérés comme ayant une immunité suffisante pour les protéger d’une forme grave de la maladie.  Son développement étant

tout récent, il y a peu de chiffres au-delà de six mois pour le moment, ce qui est tout à fait normal. Donc, on saura si la protection dure plus d’un an… dans un an!

Qui plus est, on a constaté que l’injection d’une dose de rappel, soit 21 jours après la première injection, avait non seulement accéléré la réponse immunitaire, mais stabilisé l’immunité acquise. Dans cet ordre d’idée, dans une approche de pharmacovigilance, constatant une baisse éventuelle de la réponse immunitaire (après plusieurs mois ou plusieurs années), il sera très facile alors de faire une injection de rappel et réactiver cette réponse.

Bénéfices du vaccin?

L’immunité pourrait être acquise chez une personne en étant infectée par le virus ou en se faisant vacciner. Les différences entre les deux situations sont les suivantes : l’infection par le virus cause le risque de développer une forme grave de la maladie ou même d’en mourir, alors que le vaccin, lui, diminue grandement ces risques. L’immunité serait donc plus fortement conférée par le vaccin. Le vaccin protège efficacement contre ces épisodes graves de la maladie, mais aussi contre le risque de séquelles à long terme sur les personnes affectées. Les nombreuses hospitalisations, résultant de ces symptômes sévères attribuées au virus de la COVID-19, ont d’ailleurs un impact majeur au niveau du système de santé publique.

Bref, se faire vacciner diminue les risques, pour les personnes plus vulnérables, de succomber à la maladie et diminue également les séquelles à long terme, en plus de permettre une reprise de l’économie et de la vie normale, pour tous.

Vitesse de développement des vaccins

  • Des études portant sur des vaccins ARNm sont menées depuis trente ans, plus précisément, depuis 1989 où la société de biotechnologie Vical Incorporated a publié des travaux démontrant que l’ARNm, en utilisant une nanoparticule liposomale pour l’administration de médicaments, pouvait transférer l’ARNm dans une variété de cellules. Pour plus d’information sur Katalin Kariko la pionnière des vaccin ARNm suivez ce lien.
  • Le développement d’un nouveau vaccin peut normalement prendre entre 5 et 30 ans, et coûter entre 5 M$ et 30 M$. Cependant, les vaccins développés pour combattre la COVID-19 ont bénéficié d’investissements s’élevant entre 250 M$ et 1,1 G$ par laboratoire, ce qui représente, en tout, près de 9,5 G$ investis dans la course aux vaccins, dont 2,15 G$ sur le fond d’urgence de l’Europe. Ces investissements massifs expliquent en partie la vitesse de développement de ce type de vaccin, permettant ainsi d’accomplir plusieurs étapes en parallèle, et de les fabriquer à risque (que le produit ne rencontre pas les standards). La recherche et le développement (R-D) ainsi que les essais cliniques en ont donc bénéficié en permettant l’embauche d’un plus grand nombre d’employés pour accomplir le travail, mais aussi, pour fabriquer du matériel à l’avance, et à risque.
  • Les agences régulatrices (Santé Canada et autres) ont aussi étudié les résultats des essais cliniques au fur et à mesure que ces études se déroulaient, au lieu d’attendre qu’elles soient complétées, ce qui a grandement accéléré le processus.
  • Les vaccins ARNm de synthèse (c’est-à-dire non naturel, car il s’agit d’un assemblage de chaque morceau de l’ARNm dans une séquence précise) sont beaucoup plus faciles et rapides à produire. Au lieu de produire et purifier, en usine, des protéines virales à partir de virus atténués ou inactivés (ce qui est très long), comme c’est le cas pour les vaccins contre l’Influenza, les laboratoires produisent rapidement l’ARNm et laissent notre corps faire le reste du processus.
  • Un autre aspect essentiel qui a aidé au développement des vaccins, est la quantité de chercheurs qui ont attaqué le problème en même temps. En effet, la collaboration et le partage d’informations sans précédent entre des chercheurs possédant des compétences diverses et complémentaires a permis de faire avancer le développement de vaccins contre la COVID-19 à une vitesse inégalée. Tous les efforts des chercheurs, incluant la recherche fondamentale effectuée au préalable sur les coronavirus (avant que ce soit un sujet chaud) et les différentes plateformes vaccinales, étaient absolument nécessaires pour arriver au développement de ces vaccins. La recherche fondamentale s’avère donc précieuse et, il apparaît pertinent d’informer le grand public quant à son utilité et l’importance de son financement, car elle peut paraître parfois très loin des problèmes quotidiens, mais elle n’en est pas moins utile.

Immunité collective et mesures de santé publique

La vaccination s’effectue selon les priorités.  Les personnes âgées et le personnel de la santé font partie des personnes étant le plus à risque et sont les premiers à qui le vaccin est actuellement offert.  Le reste de la population pourra ensuite bénéficier du vaccin par tranche d’âge et en priorisant les services essentiels.

Le vaccin Pfizer-BioNTech démontre une hausse de la réponse immunitaire après les 10 à 14 premiers jours après la première dose, suivi d’un plateau.

La réponse immunitaire est décuplée avec une dose de rappel à 21 ou 28 jours après la première injection, comme le démontre le graphique ci-après.


Ceci indique qu’une fois vaccinée, une personne n’est pas automatiquement immunisée ; elle doit continuer à observer les règles de santé publique (lavage des mains, gestes-barrières, masque, etc.).  De plus, les études ne permettent pas encore de déterminer si elle demeure à risque d’attraper le virus et d’être contagieuse si elle est infectée, et ce, même si elle est vaccinée et a attendu que son système immunitaire soit en mesure de combattre (28 jours suivant la 2e injection). Il semble tout de même raisonnable de présumer que cela sera le cas pour un certain pourcentage de personnes ayant été vaccinées. Les scientifiques pensent que la vaccination pourrait nous protéger adéquatement contre une réaction sévère au virus, mais que nous risquons d’être contagieux trois à quatre jours, advenant une infection, le temps que notre système immunitaire éradique le virus en nous. Une fois que 70 % à 90 % de la population sera vaccinée, une immunité collective sera alors bien présente et le virus n’aura plus d’hôte pour se multiplier. Nous serons dès lors proches d’un retour à la vie normale.

 

Opinions…


Ces dernières sections ne font pas réellement partie de la vulgarisation, mais sont des objections de beaucoup de personnes, nous tentons de répondre à certaines de celles-ci.

Mondialement?

(Ceci n’est qu’une opinion)

Il est évident que régler le problème localement pourra nous protéger. Mais pour qu’un virus ne devienne pas endémique, c’est-à-dire pour qu’il ne revienne pas année après année, et que l’économie et la vie normale puissent se rétablir, il faut penser à vacciner le reste de la planète. N’avoir qu’une vision trop étroite de la situation serait sans doute une erreur à long terme.  La majorité des chercheurs s’entendent présentement pour dire que le virus est déjà trop répandu et trop facilement transmissible pour qu’on puisse rêver de l’éradiquer complètement.  L’éradication ne pourrait être envisagée qu’avec une concertation mondiale et de la discipline à l’égard de la minimisation de la transmission dans les pays moins bien nantis ou moins bien équipés. Par exemple, certains pays n’ont pas pu, comme le Canada, sécuriser des doses du vaccin en négociant des accords avec les producteurs. Ainsi, les pays qui n’ont pas négocié ces accords devront attendre que la production dépasse les besoins des pays riches. Les modèles présents ont déterminé que la vaccination dans certains coins du monde ne pourrait avoir lieu qu’en 2024 au plus tôt, à moins que les pays riches les aident ou que la capacité de production mondiale soit décuplée.

Que penser du « BIG PHARMA » et de la partie économique reliée aux vaccins et aux médicaments en général? 

(Ceci n’est qu’une opinion)


Les médicaments et les vaccins sont des outils indispensables aux médecins et aux systèmes de santé publique. Dans un monde sans vaccin et sans médicament, nous vivrions dans un monde de souffrance et notre espérance de vie ainsi que notre qualité de vie ne seraient pas ce qu’elles sont aujourd’hui. Il est évident que cela peut parfois sembler cher payé. Cependant, il ne faut jamais perdre de vue que la principale motivation des pharmaceutiques, c’est la rentabilité, pour ensuite rendre le monde meilleur, et non pas l’inverse. Sans cette motivation, peu de nouveaux médicaments seraient inventés. Est-ce qu’on devrait investir plus dans la recherche universitaire et dans la production nationale de produits pharmaceutiques, thérapeutiques et les vaccins, à l’instar de ce qu’on fait dans l’hydroélectricité au Québec? Nationaliser les produits pharmaceutiques? Peut-être? Mais si l’état décidait de couper dans la recherche pour diminuer les coûts ou couper la production des médicaments qui sont surtout utilisés ailleurs dans le monde, il en découlerait probablement des conséquences comme par exemple, une réduction de l’accessibilité des médicaments et des vaccins et donc, des soins pour tous.  La compétition entre les entreprises pharmaceutiques mondiales est ce qui permet de maintenir les coût bas et conséquemment d’avoir des prix bas.  Au Canada, un système permet déjà de maintenir les prix de certains médicaments très bas, ce qui fait d’ailleurs l’envie de nos voisins américains.

Les prix des vaccins

Les prix des vaccins de Pfizer BioNTech et de Moderna se situent aux alentours de 25 $ par dose (entre 18 $ et 25 $). À ces coûts s’ajoutent des frais de logistique pour l’expédition, la réfrigération, les rappels, etc. Les prix pour les vaccins de Sanofi-GSK et Johnson-Johnson sont autour de 10 $ la dose.Ceux d’Astra-Zeneca se situent autour de 3 $ la dose.  Le vaccin d’Astra-Zeneca (qui utilise un virus vecteur du singe sans danger pour les humains), a été élaboré avec la collaboration d’un consortium universitaire qui bénéficie déjà d’octrois gouvernementaux, ce qui contribue à payer une partie des frais de développement et de fabrication, et donc réduit considérablement le coût de chaque dose.

 

Liens


Vidéo complète

Version courte

Katalin Karikó pionnière des vaccin ARNm
Un article sur cette femme exceptionnelle:
Vaccin : Katalin Kariko, la biochimiste un temps méprisée, qui a mis au point la technique de l’ARN messager

1- Self-amplifying RNA : 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… 

2- Résultats sars-cov 

https://www.nature.com/articles/natur… 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… 

3- Vaccins sars-cov 2 

https://www.nature.com/articles/s4157… 

https://www.nature.com/articles/s4157… 

https://pubs.acs.org/doi/10.1021/acsp… 

https://journals.plos.org/plosmedicin… 

4- Généralités vaccins: 

https://www.sciencedirect.com/science… 

https://www.em-consulte.com/revmalres… 

5- RNA vaccins :

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… 

https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… 

https://www.sciencedirect.com/science… 

https://rnajournal.cshlp.org/content/… 

https://www.nature.com/articles/s4154… 

https://www.nature.com/articles/nrd.2… 

https://www.frontiersin.org/articles/… 

https://www.mdpi.com/2076-393X/7/4/122 

6- Résultats Pfizer :

https://www.fda.gov/media/144246/down… 

7- Vaccin Moderna explications : 

https://theconversation.com/how-mrna-… 

8- Approbations santé Canada :

https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/covid19-industrie/medicaments-vaccins-traitements/vaccins/pfizer-biontech/autorisation.html

https://www.canada.ca/fr/sante-canada/services/medicaments-produits-sante/covid19-industrie/medicaments-vaccins-traitements/vaccins/moderna/autorisation.html

9- Approbation des vaccins par FDA :

https://www.fda.gov/media/144245/download?fbclid=IwAR1jNcmGhxCc-veVz9SaVNQ4c__lQTh9j2GE6dh6lC-Ez2wnCttebGHGoIQ

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Vaccin de Moderna contre la COVID-19 : Ce que vous devez savoir – Canada.ca

Vaccines and Related Biological Products Advisory Committee December 17, 2020 Meeting Briefing Document – FDA – download

Vaccines and Related Biological Products Advisory Committee December 10, 2020 Meeting Briefing Document- Sponsor – download

sanjy009 (@sanjy009) – Sketchfab

Vaccination contre le coronavirus : qu’est-ce que la technique de l’ARN messager ?

Vaccin à ARN — Wikipédia

A perspective on potential antibody-dependent enhancement of SARS-CoV-2 | Nature

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